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Ignorance and historical geographies of Aboriginal exclusion: Evidence from the 2007 Bouchard‐Taylor Commission on Reasonable Accommodation / L'ignorance et les géographies historiques de l'exclusion autochtone : éléments de preuve découlant de la commission Bouchard‐Taylor sur les accommodements raisonnables tenue en 2007

,

Canadian Geographer / Le Géographe canadien

Published online on

Abstract

Ignorance is linked to colonialism and is deeply implicated in the maintenance of unequal social relations. The authors theorize ignorance as structural and self‐interested, and undertake a geographically sensitive analysis of Quebec's 2007 Bouchard‐Taylor Commission to demonstrate how ignorance of Aboriginal realities works strategically to sustain unequally occupied rhetorical and material space. The Bouchard‐Taylor Commission was a public inquiry into Quebec citizens' opinions on the degree to which cultural difference should be accommodated in the province. Through both geographic decisions about where to hold public meetings and in its very mandate, the Commission restricted participation to Quebecers of French‐Canadian descent and immigrants of long and more recent standing. The authors analyze how the law, and ignorance of how it applies to Aboriginal peoples, was mobilized by the Commissioners to create a space from which Aboriginal peoples could be excluded, and highlight the continuity of this strategy with past debates over Quebec identity. The case of the Bouchard‐Taylor Commission demonstrates how ignorance operates in highly sophisticated and often readily justifiable ways to uphold settler interests. Alors qu'il existe une interdépendance entre le colonialisme et l'ignorance, celle‐ci est également fortement associée au maintien de relations sociales inégales. Partant de la théorie que l'ignorance est innée et fondée sur un intérêt personnel, les auteurs inscrivent l'analyse de la commission Bouchard‐Taylor du Québec tenue en 2007 dans une perspective géographique en vue de mettre en évidence de quelle manière l'ignorance de la réalité autochtone découle d'une stratégie visant à maintenir une occupation inégale de l'espace rhétorique et matériel. La commission Bouchard‐Taylor a été mise sur pied dans le but de mener une enquête publique auprès des citoyens du Québec pour recueillir leurs avis pour savoir dans quelle mesure les différences d'ordre culturel devraient faire l'objet d'accommodements dans la province. Autant par les décisions de nature géographique au sujet des endroits choisis pour tenir les audiences publiques que par son propre mandat, la Commission a limité la participation aux Québécois de descendance canadienne‐française et aux immigrants récents et de longue date. L'analyse porte ensuite sur la loi et comment les commissaires ont pu tirer parti de l'ignorance de la manière dont elle s'applique aux peuples autochtones pour générer un espace qui pouvait les exclure. Les auteurs soulignent à quel point cette stratégie se situe dans la continuité avec les débats précédents qui ont eu lieu sur l'identité du Québec. La commission Bouchard‐Taylor fournit un exemple de l'utilisation hautement sophistiquée et certainement légitime de l'ignorance dans le but de défendre les intérêts des colonisateurs.