Awawanenitakik: The spatial politics of recognition and relational geographies of Indigenous self‐determination
Canadian Geographer / Le Géographe canadien
Published online on March 29, 2016
Abstract
Self‐determination for Indigenous peoples across the globe continues to be a controversial and widely debated topic. In Canada, the language of recognition has been increasingly utilized to frame Indigenous claims for self‐determination resulting in policies and initiatives that have often been deemed progressive and empowering. In response, an increasing number of scholars and activists have argued that land claims, self‐government models, and economic development initiatives implemented by the Crown under the guise of recognition continue to reproduce colonial Indigenous‐state relations in Canada. In this article, I juxtapose the spatiality of colonial governance reproduced through recognition‐based strategies with the relational geographies lived through everyday practices of self‐determination that are rooted in place‐based Indigenous ontologies. Specifically, I examine Omushkegowuk Cree ontologies of self‐determination expressed through the law of awawanenitakik and lived through the process of ceremonial regeneration. In doing so, I aim to cultivate further dialogue in geography on the diverse ways Indigenous peoples think about and live self‐determination outside and/or alongside formal state and intergovernmental structures, while simultaneously complicating the way we think about place, land, and responsibility.
Awawanenitakik : la politique spatiale de la reconnaissance et les géographies relationnelles du droit des peuples autochtones à l'autodétermination
Le droit des peuples autochtones du monde entier à l'autodétermination demeure un sujet controversé qui suscite beaucoup de discussions. Au Canada, les revendications autochtones d'autodétermination s'articulent davantage autour de la reconnaissance, ce qui a donné lieu à des politiques et des démarches que l'on estime souvent novatrices et favorables à une autonomie accrue. Un nombre croissant de chercheurs universitaires et de militants ont réagi en faisant valoir que les revendications territoriales, les modèles d'autonomie gouvernementale, et les démarches de développement économique mises de l'avant par la Couronne sous prétexte de la reconnaissance, reproduisent et perpétuent les relations coloniales entre l'État et les Autochtones au Canada. Cet article présente, sous la forme d'une juxtaposition, la spatialité de la gouvernance coloniale générée par des stratégies fondées sur la reconnaissance, et les géographies relationnelles concrétisées par des pratiques quotidiennes de l'autodétermination s'inscrivant dans des ontologies autochtones fondées sur le lieu. Plus précisément, les ontologies de l'autodétermination des Cris de Mushkegowuk, telles que formulées par la loi d'awawanenitukik et s'inscrivant dans les rituels de régénération, sont soumises à l'analyse. Ce faisant, je cherche à contribuer, d'une part, à l'approfondissement du dialogue en géographie sur les différentes manières par lesquelles les peuples autochtones conçoivent et vivent l'autodétermination en périphérie et/ou en parallèle des structures formelles étatiques et intergouvernementales et, d'autre part, à élargir la vision que l'on peut avoir du lieu, de la terre et de la responsabilité.