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“One does not say Moien, one has to say Bonjour”: Expressing Language Ideologies through Shifting Stances in Spontaneous Workplace Interactions in Luxembourg

Journal of Linguistic Anthropology

Published online on

Abstract

Drawing on both a language ideological framework and the concept of stancetaking (Jaffe 2009), this article analyzes how different language ideologies are constructed, shared, contested and reproduced in spontaneous interactions in multilingual Luxembourg. The analysis focuses on two conversations recorded in two multilingual workplaces in Luxembourg. In the first one, staff members from an IT company discuss the status of written Luxembourgish. In the second, several employees from a supermarket debate the appropriateness of different greeting routines in the local context. In both of these interactions, participants take up different stances towards Luxembourgish as a legitimate code and towards monolingual ideologies. The findings show that the different stance‐taking moves of the participants reflect their positions as either ‘insiders’ or ‘outsiders’ to this ideologically charged setting and are reminiscent of some broader societal stances in relation to language. The findings highlight three positions in particular: There is the long‐term resident who alternately takes an expert stance towards the local language and distancing himself from it to create solidarity with his work colleagues. Then there is the cross‐border worker, a relative newcomer, who is still in the process of ‘making his way’ into the sociolinguistic context by adopting greeting routines. And finally, there is the young Luxembourger whose stances are reminiscent both of the need for the local population to adjust to an increased number of newcomers and their sometimes conflicting ideological stances and of the generational shift in the use of Luxembourgish. En s'appuyant sur le cadre théorique des idéologies linguistiques et sur le concept de stance (Jaffe 2009), cette contribution analyse la manière dont différentes idéologies linguistiques sont construites, véhiculées, contestées et reproduites dans des interactions spontanées entre des employés de deux lieux de travail au Luxembourg. L'analyse se focalise sur deux interactions en particulier. Dans la première, les employés d'une entreprise informatique débattent si le luxembourgeois est une langue écrite ou non. Dans la deuxième conversation, plusieurs collègues de travail dans un supermarché échangent leurs points de vue à propos des routines de salutation appropriées au Luxembourg. Dans les deux interactions, les participants adoptent des positions divergentes par rapport à la langue luxembourgeoise. L'analyse suggère que leurs positionnements interactionnels différents reflètent leurs statuts de novice ou d'initié. En deuxième lieu, ils rappellent des positionnements sociaux plus larges vis‐à‐vis l'usage des langues au Luxembourg. Trois positions émergent de l'analyse. La première est celle du migrant de longue date qui alterne entre un positionnement d'expert de la langue locale et un distanciation vis‐a‐vis de cette langue qui montre sa solidarité avec ses collègues francophones. Deuxièmement, celle de l'ouvrier « frontalier » récent, qui est en train de négocier sa place au sein du contexte local en adoptant par exemple l'usage des routines de salutation en luxembourgeois. Et finalement, celle d'une jeune Luxembourgeoise dont les positionnements interactionnels évoquent un besoin de la part de la population locale de s'adapter au nombre croissant de nouveaux arrivants et leurs positions idéologiques (contradictoires) et mettent en relief des mutations idéologiques générationnels.