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Slow science, the geographical expedition, and Critical Physical Geography

Canadian Geographer / Le Géographe canadien

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Abstract

Physical Geography has evolved to become a highly productive mainstream natural science, delivering on the metrics required by the accounting systems dominating the neoliberal University. I argue that the result has been: (1) a crisis of over‐production (of more articles than we are capable of consuming); (2) a risk of under‐production (growing scarcity in our ability to produce the research questions needed to sustain our productivity); and (3) a “disciplinary fix” involving either pursuit of the problem‐solving implicit in the neoliberal impact agenda or creative destruction, aligning ourselves less with geography and more with the natural sciences. Using Isabelle Stengers' critique of 21st‐century science, I argue for a slowing down in Physical Geography, by changing how we relate to the subjects that we study. I use the ideas of William Bunge to discuss the notion of geographical expedition as a means of achieving slow science, even if “expedition” is a term to be used cautiously. I illustrate these points from one of my own projects to show how slow science may allow creation of those moments that might lead to a more creative and critical Physical Geography centred on the very curiosity that makes being a scientist so interesting. « Slow Science », l'expédition géographique et la géographie physique critique Au fil du temps, la géographie physique est devenue une science naturelle conventionnelle et très productive répondant aux exigences des paramètres des systèmes comptables du monde universitaire néolibéral. Je suis d'avis qu'il en ressort: (1) une crise de surproduction (d'un nombre d'articles qui dépasse notre capacité d'appropriation); (2) un risque de sous‐production (une attrition croissante de notre capacité à poser les questions de recherche requises pour soutenir notre productivité); et (3) un « positionnement disciplinaire » caractérisé soit par la résolution des enjeux prioritaires de recherche appliquée inhérents aux préoccupations néolibérales, soit par la destruction créatrice en se conformant aux sciences de la nature aux dépens de la géographie. Partant de la critique que formule Isabelle Stengers à propos des sciences au 21e siècle, je plaide en faveur d'un ralentissement de la géographie physique en faisant évoluer la façon dont nous nous rapportons à nos sujets d'étude. Les idées défendues par William Bunge forment le point de départ d'une discussion portant sur la notion d'expédition géographique pour le développement de « slow science », même si le terme « expédition » doit être interprété avec précaution. Les projets que j'ai réalisés servent d'exemples pour montrer de quelle manière « slow science » pourrait contribuer à la mise en place des conditions favorables à l'émergence d'une géographie physique plus créative et critique qui met en valeur le sens de la curiosité propre aux scientifiques.