Physical geographers’ understanding of the real world
Canadian Geographer / Le Géographe canadien
Published online on December 21, 2016
Abstract
Contemporary physical geography is commonly defined as description, analysis, and modelling of the physical, chemical, and biological phenomena at or close to the earth's surface. The sub‐discipline's view of the real world is limited to phenomena that can be observed and/or measured and in this respect differs in no significant way from other physical sciences—but its connection with a geographer's view of the world is tenuous. Changes in natural hazards research are reviewed in order to exemplify the inadequacy of positivistic physical geographers’ perspectives to cope with the style and multiplicity of research questions that are current in that geographical tradition. Roy Bhaskar's version of critical realism gives high priority to philosophical inquiry that aims to understand the nature of reality and provides space for empiricism, analysis of the complex, hierarchical structure of the real world, and questions of value and human behaviour. Openness to recognition of the provisional nature of falsificationism and the limitations of the hypothetico‐deductive framework on the part of physical geographers could revitalize geographical discourse. The search for knowledge of a real world that includes human value systems would seem to require an accompanying concern for the redressing of injustice.
La compréhension que les spécialistes de la géographie physique ont du monde réel
La géographie physique d'aujourd'hui se définit de manière générale comme la description, l'analyse et la modélisation de phénomènes physiques, chimiques et biologiques sur la surface de la Terre ou tout près d'elle. Si la conception que la sous‐discipline se fait du monde réel se limite à des phénomènes qui peuvent être observés ou mesurés et, à cet égard, elle est comparable en tout point aux autres sciences physiques, son rapport avec la conception du monde par le géographe demeure néanmoins flou. Un tableau de l'évolution des travaux de recherche sur les risques naturels permet d'illustrer à quel point les perspectives positivistes des spécialistes de la géographie physique sont inadaptées pour répondre aux nombreux types de questions de recherche que soulève ce courant géographique. Roy Bhaskar soutient dans sa définition du réalisme critique que la priorité soit accordée à une réflexion philosophique qui s'inscrit dans une optique de comprendre la véritable nature de la réalité tout en laissant une place à l'empirisme, l'analyse de la structure hiérarchique complexe du monde réel et aux questions portant sur les valeurs et sur les comportements humains. Une ouverture de la part des spécialistes de la géographie physique visant la reconnaissance de la nature provisoire du réfutationnisme et des limites du raisonnement hypothético‐déductif pourrait revaloriser le discours géographique. La quête du savoir d'un monde réel qui comprend des systèmes de valeurs humaines exigerait aussi que l'on se préoccupe d'obtenir une réparation de l'injustice.