‘Rules that apply in times of crisis’: time, agency, and norm‐remaking during Nepal's People's War
Journal of the Royal Anthropological Institute
Published online on September 21, 2017
Abstract
This article explores how people in the former Maoist heartland of Nepal adopted previously transgressive norms and practices during the decade of the People's War (1996‐2006). By examining the rise in practices of beef‐eating and inter‐caste commensality, this article suggests that the temporal dimension of wartime ‘when different rules apply’ was crucial in making people accept new ideas and break established norms on a scale atypical for the ‘normal’ times of peace. Analysing the agency of Maoist activists, who self‐consciously tried to implement a project of radical social transformation, and those people who were caught in the midst of the Maoist transformative endeavour, this article argues that the contours of the ‘new society’ emerged not only due to revolutionaries’ intentional actions but also because of the ‘exceptional’ nature of wartime, which forced people to radically re‐create their daily lives. By transgressing social norms, ‘ordinary’ people did not deliberately undermine the normative order, but rather responded to the constraints of wartime, when people's agency and ethical choices were mostly driven by the need to secure the survival of their families and ensure the continuity of life itself.
Résumé
Le présent article explore la manière dont les populations des anciens fiefs maoïstes du centre du Népal ont adopté des normes et pratiques jusque là transgressives pendant la décennie de la « Guerre populaire » (1996‐2006). En examinant l'essor des pratiques de consommation du bœuf et de commensalité entre castes, il suggère que la dimension temporelle des temps de guerre où « des règles différentes s'appliquent » était cruciale pour faire accepter des nouvelles idées et abolir les normes établies, et cela à une échelle atypique comparée à celle des périodes « normales » de paix. Par l'analyse de l'agencéité des activistes maoïstes, qui ont tenté consciemment de réaliser un projet de transformation sociale radicale, et des populations entraînées dans cette entreprise de transformation, l'article avance que les contours de la « nouvelle société » sont apparus non seulement à cause des actions intentionnelles des révolutionnaires, mais aussi de la nature « exceptionnelle » de la guerre, qui a obligé les gens à réinventer radicalement leur vie quotidienne. En transgressant les normes sociales, les gens « ordinaires » n'ont pas délibérément sapé l'ordre normatif mais plutôt répondu aux contraintes des temps de guerre, durant lesquels leur agencéité et leurs choix éthiques étaient surtout motivés par le besoin d'assurer la survie de leurs familles et la continuité de la vie elle‐même.