MetaTOC stay on top of your field, easily

‘[Not] talking like a Motorola’: mobile phone practices and politics of masking and unmasking in postcolonial Kinshasa

Journal of the Royal Anthropological Institute

Published online on

Abstract

The expression ‘talking like a Motorola’ (koloba lokola Motorola) was long used during the reign of President Mobutu in the Democratic Republic of Congo/Zaïre to indicate the undesired disclosure of information. It manifests the perception of many Kinois (inhabitants of Kinshasa) that the Motorola handset was only deployed by Mobutu's secret service agents in order to detect and report critics of the regime. Today, mobile phones are no longer the preserve of political agents. Nearly everybody can have one. The idiom is thus outdated. Yet other lines between ‘what can be said [over the phone]’ and ‘what cannot be said’ are being drawn in Kinshasa's political society. Indeed, transformations in practices of secrecy, concealment, and, their counterpart, the divulging of information – all three significant axes of the production of power and contestation of authority – are key, both in state actions and in strategies of civil society. In this article, I attempt to locate the mobile phone within Kinshasa's political society, and analyse how relations to the Congolese state are articulated through the politics of cell phone technology and uses of the handset. « [Ne pas] parler comme un Motorola » : pratiques du téléphone portable et politique de dissimulation et de révélation dans le Kinshasa postcolonial Résumé L'expression « parler comme un Motorola » (koloba lokola Motorola) a longtemps été utilisée dans la République démocratique du Congo du Président Mobutu, l'ancien Zaïre, pour décrire la divulgation intempestive d'informations. Elle exprime la perception de nombreux Kinois (les habitants de Kinshasa) que le téléphone Motorola n’était utilisé que par les agents des services secrets de Mobutu, pour détecter et dénoncer les opposants au régime. Aujourd'hui, les téléphones mobiles ne sont plus l'apanage de la police politique. Tout le monde peut en avoir un et l'expression est donc désuète. Pourtant, les milieux politiques de Kinshasa sont en train de tracer de nouvelles limites entre « ce qu'on peut dire [au téléphone] » et « ce qu'on ne peut pas dire ». De fait, les transformations des pratiques du secret, de la dissimulation et, à l'inverse, de la divulgation d'informations, formant trois axes importants de la production de pouvoir et de la contestation de l'autorité, sont cruciales à la fois dans les actions de l’État et dans les stratégies de la société civile. Dans cet article, l'auteure tente de situer le téléphone mobile dans la société politique kinoise et elle analyse la manière dont les relations avec l’État congolais s'articulent par le biais de la technologie du téléphone cellulaire et les utilisations de l'appareil.