The second earthquake: how the Italian state generated hope and uncertainty in post‐disaster L'Aquila
Journal of the Royal Anthropological Institute
Published online on December 23, 2016
Abstract
Recent analyses of the state have emphasized its inability to generate hope among citizens, suggesting that neoliberalism and globalization erode its protective power. However, this article suggests that the state still features as a coveted agent of support, in particular during unstable times. After the 2009 L'Aquila earthquake, the Italian state became the key actor responsible for emergency aid, restoration, and urban redevelopment. Dedication and the performance of compassion produced expectations of swift improvement. Hope became dependent on state authority. A few years later, uncertainty replaced hope, as promises for recovery remained unrealized. The state morphed from an agent of hope into the source of hopelessness, generating uncertainty and a sense of crisis. Since the state is revealed through its effects, this article highlights the need to trace state power in intimate human emotional experience, such as hope or despair. The production of a specific condition of uncertainty reveals the significance of state power in human life, particularly during times of personal or collective crisis.
Le deuxième séisme: comment les pouvoirs publics italiens ont suscité espoir et incertitude à L'Aquila après la catastrophe
Résumé
Les analyses récentes de l’État soulignent son incapacité à susciter l'espoir parmi les citoyens et suggèrent que le néolibéralisme et la mondialisation érodent son pouvoir protecteur. Le présent article suggère toutefois que les pouvoirs publics restent un agent de soutien très sollicité, en particulier pendant les périodes d'instabilité. Après le séisme de 2009 à L'Aquila, l’État italien est devenu un acteur essentiel des secours, de la restauration et de la reconstruction urbaine. Son dévouement et sa démonstration de compassion ont suscité des espoirs d'amélioration rapide. L'espoir en est venu à dépendre de la force publique. Quelques années plus tard, les promesses de redressement sont restées lettre morte et l'incertitude a remplacé l'espoir. De porteur d'espoir, l’État s'est transformé en source de désespoir, générateur d'incertitude et d'une atmosphère de crise. L’État étant révélé à travers ses effets, l'article souligne la nécessité de suivre à la trace son pouvoir dans les expériences émotionnelles intimes telles que l'espoir ou le désespoir. La création d'une situation spécifique d'incertitude met en lumière la place de l’État dans la vie humaine, notamment pendant les périodes de crise personnelle ou collective.